Le bordereau était depuis quelque temps déjà entre les mains du colonel Sandherr, directeur du bureau des renseignements, mort depuis de paralysie générale.
Donc, il ne restait que le bordereau, sur lequel les experts ne s'étaient pas entendus. On raconte que, dans la chambre du conseil, les juges allaient naturellement acquitter.
Le bordereau raconte des départs de manœuvres ou la recherche d'un manuel de tir qui ne collent pas du tout avec l'agenda et les besoins d'un capitaine comme Dreyfus.
Par exemple, un jour en lisant son journal, le banquier Jacques de Castro y trouve un fac-similé du bordereau : il reconnaît aussitôt l'écriture d'un de ses clients… Ferdinand Esterhazy !
M. Mathieu Dreyfus dénonça le commandant Esterhazy comme le véritable auteur du bordereau, au moment où M. Scheurer-Kestner allait déposer, entre les mains du garde des Sceaux, une demande en révision du procès.
Pour ma part, je me refuse formellement à croire aux trois experts qui n'auraient pas reconnu, du premier coup d'oeil, l'identité absolue entre l'écriture du commandant Esterhazy et celle du bordereau.
Ce jour-là, la pêche a été bonne pour Marie Bastian : elle sort de la poubelle un curieux document, le bordereau dans lequel un inconnu promet à Maximilian de lui fournir des documents secrets sur l'artillerie française.